J'aimais bien quand, dans mon quartier, on disait cette drôle de phrase à propos de quelqu'un...

Du "bon pain"...

Parce qu'on n' avait pas peur de l'aborder, de lui parler sans crainte d'être agressé...

Parce qu'il ne restait pas dans son coin à ruminer ses petites affaires, à ronchonner sur ses voisins, à trouver que le monde serait bien mieux si tous les gens pensaient comme lui !

Parce qu'il prenait le temps de boire un coup avec ceux qui étaient trop fatigués pour croire que les lendemains qui chantent étaient pour eux...

Parce qu'il trouvait que les gens autour de lui faisaient des choses pas si nulles que çà, et que çà faisait plaisir de les voir réussir et être contents de leur travail, et même de leur refiler un coup de main !

Parce qu'il se disait que les choses iraient mieux s'il mettait un peu les mains à la pâte pour que des choses changent dans son petit univers de quartier, déjà !

Parce qu'il trouvait idiot de passer à côté de quelqu'un sous prétexte qu'il avait une tête qui ne lui revenait pas, sous prétexte qu'il "faisait trop le fier" !!! comme on disait !

Parce qu'il pensait que le "monde à changer" c'était déjà dans sa bonne grosse tête, auprès et avec ces "autres "qui étaient à portée de sa main… de sa bonne volonté. De son cœur.

Parce qu'il pensait que ce n'était pas bête de dire merci, pardon, s'il te plaît, vous voulez un coup de main ?

Parce que ce quelqu'un dont je parle, était allé le matin "à la messe" comme on dit, et qu'il supposait que , après avoir "communié", accueilli ce morceau de Pain appelé "Le Christ", il n'avait pas le droit de vivre comme si rien ne s'était passé pendant 3/4 d'heure, en cœur à cœur avec Celui qui venait chez lui sous le Signe de ce Pain et lui demandait poliment de ne pas rester les deux pieds dans le même sabot !

Qu'il lui fallait lui aussi, s'il voulait que la Messe de ce matin ne soit pas une sorte de sortie du dimanche bien "pépère" devenir un peu - même seulement jusqu'au soir, - du… BON PAIN !

Jean Bosset