L’église Saint-Jean-Baptiste de Burgy
Entouré par les communes de Viré, Lugny et Péronne, Burgy est situé à 17 km au nord-ouest de Mâcon. L’église romane de Burgy, entourée de vignes, se trouve à l’écart du bourg sur une terrasse dominant la plaine de la Saône, à 400 m d’altitude, sur la route dite du "Belvédère". Une vue panoramique donne sur la plaine de la Saône, les monts du Jura et même le Mont Blanc. L’église date du XIème-XIIème siècle et a été remaniée à l’époque gothique et au XIXème siècle; elle a été classée Monument Historique en 1979. Elle est sous le vocable de Saint Jean-Baptiste.
A l'intérieur
La nef unique est éclairée de chaque côté par deux étroites fenêtres ébrasées. Dans le mur nord, on voit encore de grandes arcades en plein cintre appuyées contre le mur gouttereau. Des arcades de même type, appliquées contre le mur de façade, sont séparées par des pilastres. La nef, autrefois
plafonnée, présente aujourd’hui une magnifique charpente, avec cinq poutres massives transversales.
Cette nef communique avec la travée sous clocher par une grande arcade en cintre brisé. La travée droite du choeur, voûtée aussi en berceau brisé, est élargie, au nord et au sud, par un arc de décharge en plein cintre.
Le choeur, auquel on accède par un arc triomphal aux formes brisées, se termine par une abside semicirculaire, voûtée en cul-de-four brisé, reconstruite et agrandie au XIXème siècle ; il est éclairé par deux belles fenêtres en plein cintre. Deux autres fenêtres, plus étroites (de 0,25 cm d’ouverture) éclairent la travée droite du choeur.
A remarquer
À gauche de la nef, statue gothique de 1,12 m du XVème-XVIème siècle de Saint Jean-Baptiste, saint patron, en pierre peinte. Le saint est vêtu d’une longue tunique rouge, où pointe la jambe droite; il tient l’Agneau dans son bras gauche replié, sa main droite s’appuie contre sa poitrine.
Piscine liturgique murée dans le choeur, à droite.
Le décor peint de Michel Bouillot (1929-2007), réalisé entre 1945 et 1950, a été effacé: il représentait les Mystères joyeux de la Vierge, d’après Saint Luc, à l’époque où l’on récitait régulièrement le Rosaire, dans l’église.
À gauche de l’entrée, pied de baptistère gothique avec corbeille octogonale, et base de socle d’une tour eucharistique, fin ouvrage de pierre ou de bois servant à l’époque gothique de tabernacle.
A l'extérieur
Il s’agit d’une petite église rurale, d’aspect massif, couverte de laves. La porte d’entrée est médiévale. Le mur nord de la nef est d’époque romane. Le mur sud vraisemblablement écroulé a été reconstruit à l’époque gothique. La porte romane de ce mur sud est surmontée d’un arc de décharge en plein cintre. Sur ce mur on remarque d’étroites fenêtres en forme de "meurtrières" : construites à l’époque gothique elles sont de typologie romane par respect pour le style général et originel de l’édifice. Les pierres ont été travaillées avec une laye brettelée, outil utilisé dès l’époque romane.
Des trous de boulins (trous) pour échafaudages sont visibles à l’extérieur.
Le clocher carré a un seul étage de baies géminées à retombée médiane sur colonnette; il est surmonté d’une petite pyramide à quatre pans. Aucun
contrefort n’épaule la nef, dont la toiture repose sur une corniche à modillons très simples.
Le cimetière se trouve le long du mur nord de l’église; devant celle-ci on trouve un piédestal de croix abandonné.
A proximité
Dans une niche aménagée dans le mur extérieur d’une maison qui borde la rue principale du bourg, à droite en venant de Péronne, on découvre une magnifique Pietà ou Vierge de Pitié, en pierre du début du XVIème siècle, inscrite aux Monuments Historiques en 1932. Elle servait d’oratoire. Une coquille épanouie occupe la partie supérieure de la niche ; son ouverture, en anse de panier, est accompagnée d’un encadrement rectangulaire constitué par une corniche moulurée arrêtée, latéralement, sur consoles sculptées. A la partie inférieure, une tablette fait saillie ; en-dessous se trouve un cartouche encastré, dont l’inscription dédicatoire est datée de 1520 :
TOUS CEUX QUI DIRO(NT)
DEVOTEME(N)T PR (PATER) NR (NOSTER)
ET AVE MA(RIA) GAIGNEROT(GAGNERONT)
XL (QUARANTE) IOUZS (JOURS) DE PDO
(PARDON) DONE (DONNE)
P (PAR) REVERAD (REVEREND) PERE EN
DIEU MOSIEZ (MONSEIGNEUR) DE
MASCO (MACON) LAM (AN) MI=XX
"Tous ceux qui diront dévotement Pater Noster et Ave Maria gagneront quarante jours de pardon
donné par le Révérend Père en Dieu Monseigneur de Mâcon l’an 1520".
Une autre Pietà a été répertoriée en 1856 au hameau de Lugny, à Collongette, avec une inscription similaire datée de 1518, de Denis Valier : "Tous ceux qui diront dévotement Pater Noster et Ave Maria gagneront cent jours de pardon donné par Christofore Neumage, cardinal de Ara celi, impétré par d(omi)nus Valier l’an mil V° XVIII (=1518)".
Burgy est proche de Lugny avec ses belles maisons à galerie du Mâconnais, lavoirs, vieux puits, détails architecturaux (blasons de pierre, fenêtres à meneaux). Dans l’église Saint-Denis de Lugny, du XIXème siècle, signalons le retable en pierre "Le Christ et les Apôtres" de style flamboyant, classé Monument Historique en 1903, et une Vierge à l’Enfant du XVème, classée en 1979.
Au sommet de la colline Saint Pierre, niche avec la statue de Saint Pierre du XVème, classée en 1928. Elle vient d’un ancien ermitage installé sur ces lieux, aux XVII-XVIIIème siècles.
Au hameau de Fissy, ancienne chapelle romane Notre-Dame de Pitié.
Biographie
- Virey Jean, Les églises romanes de l’ancien diocèse de Mâcon.
- Oursel Raymond, Archives de Saône-et-Loire.
"Jean prêchait, disant :
Il vient après moi celui qui est plus puissant que moi,
et je ne suis pas digne de délier, en me baissant, la courroie de ses souliers.
Moi, je vous ai baptisé d’eau ; lui, il vous baptisera du Saint-Esprit.
En ce temps-là, Jésus vint de Nazareth en Galilée, et il fut baptisé par Jean dans le Jourdain."
Evangile de Marc 1, 7-9.
Présentation réalisée en 2012 par la Pastorale du Tourisme en Saône et Loire. Voir la fiche ICI.