Lugny 556x895L'église Saint-Denis de Lugny.

Les chartes de l’abbaye de Cluny mentionnent la "villa" gallo-romaine de Luviniacus, nom qui donnera celui de Lugny. Aujourd’hui, la petite capitale du Haut-Mâconnais (1 000 habitants) est célèbre, entre autres, pour ses vins renommés.

L’église paroissiale Saint-Denis actuelle date des années 1824-1826. Bâtie par l’architecte Roch fils de Mâcon à l’emplacement de l’ancienne église romane (démolie en 1823), elle présente, à la différence de celle-ci, une orientation est-ouest : le choeur est à l’occident.

    • Lugny fut le lieu d’une expérience unique : une communauté mêlant prêtres et laïcs, fondée avant-guerre par le père Joseph Robert (1898-1987), curé-archiprêtre de Lugny en 1935.
    • Cette communauté, active jusqu’aux années 80, comprenait plusieurs prêtres, dont Aimé Berkane, Honoré Berthillot, Jean Carimantran, et d’autres
  1. Église de Lugny:
    • L’église actuelle, construite entre 1824 et 1826, remplace une église romane démolie en 1823.
    • Elle est placée sous le vocable de saint Denis, le saint patron de Lugny.
    • Le clocher abrite deux cloches datant du XIXe siècle, dont la plus ancienne pèse une tonne.
    • Parmi les objets conservés de l’ancienne église romane, on trouve les fonts baptismaux remontant au XIVe siècle
    • Une Vierge à l’Enfant en bois du XVIIIe siècle est exposée dans la chapelle des fonts baptismaux.

 

 

 Lugny plan 484x968L'intérieur

L’église, inspirée des basiliques paléochrétiennes, offre deux colonnades à entablement : quatre colonnes (hautes de 4,60 m) au fût légèrement galbé séparent de chaque côté la nef (longue de 16,50 m) de ses bas-côtés. Un arc triomphal en plein cintre fait communiquer la nef avec le choeur, qui est voûté d’arêtes. Dans les années 60, ce choeur a été fermé à l’ouest par une cloison, dissimulant l’abside.
Au nord et au sud, le choeur communique par un arc surbaissé avec deux chapelles elles aussi voûtées d’arêtes; à gauche, la chapelle des fonts baptismaux, où se trouve un retable en pierre, et, à droite, la chapelle du Saint-Sacrement.
Dans l’allée centrale de la nef, quatre pierres tombales, très effacées, en calcaire gris coquillé, forment une partie du pavement.

 

 

Le mobilier

Dans la chapelle des fonts baptismaux, un retable d’autel en pierre (1,86 m x 0,89 m), de style flamboyant, classé aux Monuments historiques en 1903, montre le Christ entouré des douze Apôtres. Chaque apôtre est placé sous un dais flamboyant (dont la partie supérieure est ornée d’une coquille Saint-Jacques) et tient un livre ouvert ou fermé (l’Évangile qu’il annonce) et son emblème habituel ou l’instrument de son martyre. Dans l’ordre apparaissent :

  • S.THA. saint Thomas appuyé sur la hampe d’une pique
  • S.BARE. saint Barthélémy avec le couteau avec lequel il fut écorché vif
  • S.MAE. saint Matthieu avec une équerre
  • S.IACOE. saint Jacques le Mineur avec une massue
  • S.ANA. saint André appuyé sur sa croix
  • S.PRE. saint Pierre avec ses clefs
  • S.V.T.MO. Salvator Mundi le Christ avec le globe terrestre
  • S.IOS. saint Jean tenant la coupe dont il fait sortir le poison sous forme de dragon
  • S.PAVE. saint Paul avec l’épée rangée au fourreau
  • S.IACE. saint Jacques le Majeur muni de son bâton de pèlerin et coiffé d’un bonnet arborant la coquille
  • S.PHE. saint Philippe avec le bâton d’une croix
  • S.SIMON saint Simon avec la scie avec laquelle il fut coupé en deux
  • S.MA. saint Mathias tenant le manche de la hache qui servit à le décapiter.

L’imagier qui a sculpté ce retable l’a signé de son monogramme sur la scie de saint Simon et l’a daté de 1528 à deux endroits, sur l’équerre de saint Matthieu (le 2 est retourné) et sous le Christ. À côté de ce dernier millésime figure un blason fait de trois croissants posés 2 et 1 (armes qui semblent être celles de la famille Cadot, de Tournus). Fonts baptismaux du XVe siècle, à cuve octogonale.

Dans le bas-côté nord, tableau "L’Annonce de la Parole en Mâconnais" (2 m x 1 m) peint à Lugny vers 1950 par l’artiste Michel Bouillot.
Dans le bas-côté sud, croix peinte (2,66 m x 1,86 m) du même artiste, inspirée du crucifix de Saint Damien (XIIe) visible à Assise.
Dans l’avant-nef, plaque de marbre (avec pietà) commémorative de la Grande Guerre, par Albert Libeau (1893-1971), sculpteur installé à Lugny qui, après-guerre, dirigea l’atelier des sculpteurs-marbriers du musée du Louvre.

La statuaire

Dans la chapelle nord, dans une niche au-dessus de l’autel du Saint-Sacrement (ancien maître-autel), statue de la Vierge à l’Enfant, de la fin du XVe siècle, couronnée, en pierre polychrome, inscrite aux MH en 1979 (restaurée en 2003). Cette Vierge au déhanchement caractéristique de la statuaire bourguignonne provient de la chapelle Notre-Dame-de-Pitié de Fissy. L’Enfant porte des langes évoquant déjà le Saint-Suaire.
Dans la chapelle sud, Vierge à l’Enfant en bois, du XVIIIe siècle.

Les vitraux

Dans l’abside malheureusement bouchée, deux vitraux : Sanctus Dionysius (saint Denis) avec la palme du martyre, saint patron de l’église, et Marie présentant l’Enfant Jésus (Maria, mater Dei).

L'extérieur

Clocher-porche renfermant deux cloches fondues en 1825 et 1841 (l’une d’elles pesant 1 000 kg), épaulé par deux travées fermées.
À l’opposé, abside semi-circulaire ressortant d’une construction orthogonale (sacristie) et coiffée d’un toit de laves (lauzes) sous un pignon triangulaire.

A proximité

Chapelle en partie romane Notre-Dame-de-Pitié de Fissy, du XIIe siècle (choeur), remaniée en 1823 (nef et clocher). Après quatre années de travaux initiés par l’association Lugny Patrimoine et soutenus par la Fondation du Patrimoine, cette chapelle toujours consacrée qui relevait jadis de
l’abbaye Saint-Philibert de Tournus a pu être restaurée ; elle a été inaugurée en 2013 (avec la participation l’abbé Jean Bosset, curé de Lugny), et est ouverte chaque week-end de Pâques et à la Toussaint. Le vitrail de la Vierge de Pitié, oeuvre du maître-verrier Paul Duckert, a été posé en 2012.
Au sommet de la colline Saint-Pierre, statue de l’apôtre Pierre du XVe siècle, classée MH en 1928, placée dans une niche en façade de l’ancien caveau de dégustation de la cave coopérative (ouvert en 1965, à l’emplacement d’une chapelle disparue).
Au cimetière de Lugny, monument funéraire avec gisant en marbre de Carrare de l’abbé Jacques Brun (1814-1880), ancien curé-archiprêtre de Lugny.
Tours d’entrée (XIVe) de l’ancien château de Lugny, propriété du comte de Montrevel en 1789, premier du Mâconnais à avoir été incendié par les
"Brigands" (événement qu’a relaté l’abbé Louis-François Dubost, curé de Bissy-la-Mâconnaise).

 

"Or, en ces jours-là, Jésus s’en alla dans la montagne pour prier,
et il passa toute la nuit à
prier Dieu.
Puis, le jour venu, il appela ses
disciples et en choisit douze,
auxquels il donna
le nom d’apôtres :
Simon, qu’il surnomma
Pierre, André son frère, Jacques,
Jean,
Philippe, Barthélémy, Matthieu, Thomas, Jacques fils d’Alphée,
Simon surnommé le
Zélote, Judas fils de Jacques,
et Judas
Iscariote, celui qui devint un traître." Luc 6, 13-16.

 

Saint Denis fut le 1er évêque de Paris.
Il prêcha la foi chrétienne en Gaule et fut martyrisé avec ses compagnons vers 250, sous l’empereur Domitien.

 

Bibliographie

  • Notice historique sur Lugny et ses hameaux,
    ouvrage de l’archiviste Léonce Lex paru en 1892.
  • Lugny, mémoire de pierre, mémoire d’hommes,
    ouvrage de Frédéric Lafarge et Paulette Berthaud édité par la bibliothèque municipale de Lugny en 2006.

 

Présentation réalisée en 2018 par la Pastorale du Tourisme en Saône et Loire. Voir la fiche ICI.