On va regarder la messe à la télé. "Ben, c'est même mieux que nos messes en paroisse... Oui mais, ce n'est quand même pas pareil..."

Cette absence de rencontres, ce jeûne d'échanges nous ont ouverts sur la question silencieuse : Qu'est-ce qui est le plus important ? le plus essentiel ? De quoi ai-je vraiment besoin ?

N'avons-nous pas découvert (ou redécouvert) la richesse de la communication gratuite et généreuse ? Retrouvé le lien avec ceux qu'on aime et ça nous rend heureux qu'ils soient heureux ? Vécu le partage de ce qu'on vit au plus profond ? Car "Là où est ton trésor, là aussi sera ton cœur."

La présence de Jésus bien vivant est expérimentée par ses amis, selon l'Évangile de ce dimanche : on est le troisième jour après la mort en croix. Ses amis font cette expérience en l'absence du "jumeau" (qui s'appelle Thomas).
Cette présence de Jésus, de Jésus vivant, devient l'essentiel pour eux, et pour nous, ici, aujourd'hui. La Résurrection donne tout son sens à la vie des hommes.

Thomas n'est pas là, il demande des preuves : je veux voir et toucher. Beaucoup se reconnaissent dans cette demande. Et de fait, quand l'expérience se reproduit quelques jours plus tard, Jésus lui propose de s'approcher ! Que fait-il, notre jumeau ? Il touche ? Pose-t-il sa main sur les cicatrices ? On ne le sait pas ; simplement il exprime une parole de foi, une parole forte qui reconnaît la puissance de Dieu puisqu'il donne le titre de Dieu à Jésus : "Mon Seigneur et mon Dieu !"

D'où le commentaire de Jésus, pour encourager les nouveaux disciples, et nous-mêmes quand ce sera notre temps : "Heureux ceux qui croient sans avoir vu." Et la communauté qui rédige l'Évangile selon saint Jean, commente :
"Il y a encore beaucoup d'autres signes que Jésus a fait en présence des disciples, et qui ne sont pas écrits dans ce livre. Mais ceux-là ont été écrits pour que vous ayez la foi : que vous croyiez que Jésus est Christ, Fils de Dieu, et qu'ainsi en croyant, vous ayez la Vie en son nom."

Bref.
Notre jumeau nous précède. Thomas ne reçoit aucune preuve. Seulement, il devient témoin que les plaies authentifient la mort de Jésus, comme le tombeau vide de Jean et de Pierre : nous voici au "contact" de la réalité et de la grandeur du don que Jésus a fait de sa vie !

Bernard BLONDAUX